Victor Hugo

Né le 26 février 1802 à Besançon et mort le 22 mai 1885 à Paris, Victor Hugo est un des plus illustres écrivains français. Poète, dramaturge et romancier de génie, mais aussi homme politique, journaliste, dessinateur ou encore décorateur, Victor Hugo a marqué la vie littéraire, artistique et politique de son temps. Deux siècles plus tard, son oeuvre abondante et variée est toujours lue et étudiée dans le monde entier, et Victor Hugo demeure dans l’imaginaire collectif l’incarnation de l’artiste engagé.

1802 – 1804 : la petite enfance de Victor Hugo sous le Consulat

Victor-Marie Hugo naît à Besançon le « 7 du mois de ventôse de l’an 10 », selon le calendrier républicain en vigueur en 1802. Il est le troisième fils de Joseph-Léopold-Sigisbert Hugo et Sophie Hugo (née Trébuchet), après Abel né en 1798 et Eugène né en 1800. Léopold Hugo, le père de Victor Hugo, est un soldat républicain pendant la Révolution. Il est chef de bataillon à la garnison de Besançon de 1801 à 1802, puis il est muté à Marseille et Bastia. Victor Hugo ne reste que six semaines environ à Besançon.

Naissance de Victor Hugo, gravure sur cuivre, 1881, Bibliothèque municipale de Besançon
Victor Hugo enfant et son précepteur, extrait de La Presse illustrée, 1881, estampe, Bibliothèque municipale de Besançon

1804 – 1814 : l’enfance de Victor Hugo au temps du Premier Empire

Léopold Hugo rejoint Joseph Bonaparte, frère de Napoléon Ier, à Naples en 1806 puis en Espagne en 1808. Il devient colonel puis général d’Empire. Sa femme et ses enfants le suivent, puis rentrent à Paris. Ils s’installent dans un ancien couvent, les Feuillantines, où Sophie Trébuchet cache Victor de Lahorie, le parrain de Victor Hugo, qui sera exécuté en octobre 1812 pour complot contre l’empereur. En 1811, ils rejoignent Léopold Hugo à Madrid, pendant un an. Les souvenirs d’Espagne marqueront sensiblement l’œuvre d’Hugo. Victor et son frère Eugène sont en pension au collège des Nobles à Madrid. En mars 1812, les parents de Victor se séparent : il repart vivre à Paris avec sa mère et son frère Eugène.

1814 – 1830 : la jeunesse de Victor Hugo sous la Restauration

Victor et Eugène Hugo sont placés en pension à Paris par leur père puis ils intègrent le lycée Louis-le-Grand. Victor Hugo est un élève brillant et commence à écrire des vers. En 1818, le divorce de ses parents est prononcé. Victor et Eugène s’inscrivent en droit et retournent vivre avec leur mère et leur frère Abel. En 1819, Victor Hugo remporte le Lys d’Or à l’occasion du Concours des jeux floraux de Toulouse. Il publie ensuite ses premières Odes et il obtient une pension du roi Louis XVIII. En 1821, sa mère Sophie meurt, et en 1822 il épouse Adèle Foucher, son amour d’enfance. Son frère Eugène sombre peu à peu dans la folie et est interné. Les cinq enfants d’Adèle et Victor naissent entre 1823 et 1830 : Léopold (qui meurt à 3 mois), Léopoldine, Charles, François-Victor et Adèle. La première représentation de son drame romantique Hernani le 25 février 1830 à la Comédie française provoque « la bataille d’Hernani » et fait voler en éclat les règles du théâtre classique, et instaure Victor Hugo comme chef de file du mouvement romantique français.

Autres écrits :

  • Poésie : Nouvelles Odes (1824), Odes et Ballades (1826), Les Orientales (1829)
  • Roman : Bug-Jargal (1818), Han d’Islande (1823), Le Dernier Jour d’un condamné (1829)
  • Théâtre : Cromwell (1827), Amy Robsart (1828)
Hernani, chromolithographie, 1900-1920, Bibliothèque municipale de Besançon

1830 – 1848 : le succès littéraire de Victor Hugo sous la Monarchie de Juillet

Portrait de Victor Hugo, estampe, 1883, Bibliothèque municipale de Besançon

Victor Hugo a une intense activité littéraire : en 1831 son roman Notre-Dame de Paris a un succès immédiat. Il publie également de nombreux poèmes, et ses pièces de théâtre, critiques contre la monarchie, sont pour certaines censurées comme Le Roi s’amuse en 1832. En 1833, il rencontre l’actrice Juliette Drouet, qui devient sa maîtresse et sera, avec sa femme Adèle, le grand amour de sa vie. Suite au décès accidentel de sa fille adorée Léopoldine, noyée à 19 ans dans la Seine en 1843, Victor Hugo ralentit sa production littéraire et se tourne vers la politique. Il soutient la monarchie et est nommé pair de France par Louis-Philippe. Il siège à la chambre des Pairs d’avril 1843 à février 1848, du côté des conservateurs.

Autres écrits :

  • Poésie : Les Feuilles d’automne (1831), Les Chants du crépuscule (1835), Les Voix intérieures (1837), Les Rayons et les ombres (1840)
  • Roman : Claude Gueux (1834)
  • Théâtre : Marion Delorme (1831), Lucrèce Borgia (1833), Marie Tudor (1833), Angelo, tyran de Padoue (1835), Ruy Blas (1838), Les Burgraves (1843)
  • Récit de voyage : Le Rhin (1842)

1848 – 1851 : Victor Hugo député sous la Deuxième République

Des révoltes populaires mettent fin au règne du roi Louis-Philippe en février 1848. Après quelques hésitations, Victor Hugo soutient la République et il est élu à l’Assemblée constituante en juin 1848 puis représentant du département de la Seine à l’Assemblée nationale en mai 1849. Les barricades de 1848 inspireront les combats de rues des Misérables, même si les événements racontés dans le roman ont pour décor les émeutes de 1832. Victor Hugo prononce devant l’Assemblée plusieurs discours devenus célèbres : discours pour la liberté de la presse le 11 septembre 1848, discours pour l’abolition de la peine de mort le 15 septembre 1848, discours sur la misère le 9 juillet 1849.

  • « La liberté de la presse à côté du suffrage universel, c’est la pensée de tous éclairant le gouvernement de tous. Attenter à l’une c’est attenter à l’autre. »
  • « Je vote l’abolition pure, simple et définitive de la peine de mort. »
  • « Je ne suis pas, messieurs, de ceux qui croient qu’on peut supprimer la souffrance en ce monde ; la souffrance est une loi divine ; mais je suis de ceux qui pensent et qui affirment qu’on peut détruire la misère. »
Portrait de Victor Hugo, estampe, 1840/1850, Bibliothèque municipale de Besançon

1851 – 1870 : l’exil de Victor Hugo pendant le Second Empire

Edmond Bacot, Portrait de Victor Hugo, photographie, 1862, Bibliothèque municipale de Besançon

Le 2 décembre 1851, le président Louis-Napoléon Bonaparte, neveu de Napoléon Ier, exécute un coup d’Etat avec l’aide de l’armée et instaure un régime impérial en prenant le nom de Napoléon III. S’opposant à ce coup d’Etat et appelant à la résistance, Victor Hugo est poursuivi. Il fuit Paris et se réfugie à Bruxelles. Proscrit, Victor Hugo s’exile ensuite avec sa famille pendant 19 ans sur les îles anglo-normandes de Jersey puis Guernesey, refusant l’amnistie accordée par Napoléon III en 1859. Son recueil de poèmes Les Châtiments, publié en 1853, est un pamphlet contre le Second Empire, qui est diffusé clandestinement en France. Pendant son exil, Victor Hugo se remet à écrire : le succès des Contemplations en 1856, recueil de poèmes dans lequel il s’épanche notamment sur la douleur provoquée par la mort de sa fille Léopoldine, lui permet d’acheter une maison à Guernesey, Hauteville House. C’est dans cette cette maison, face à la mer, qu’il écrit ses romans Les Misérables (1862), Les Travailleurs de la mer (1866), L’Homme qui rit (1869), l’essai William Shakespeare (1864) le recueil de poèmes Les Chansons des rues et des bois (1865) et sa grande épopée La Légende des siècles (1859). Sa femme Adèle meurt en 1868. Au lendemain de la capitulation de Napoléon III, Victor Hugo rentre à Paris le 5 septembre 1870 et est acclamé par la foule.

1870 – 1885 : la vieillesse de Victor Hugo sous la Troisième République

De retour à Paris après son exil, Victor Hugo est à Bruxelles pour régler les affaires de son fils Charles décédé, lorsque a lieu la Semaine Sanglante de la Commune en mai 1871. Il offre l’asile aux Communards, se fait expulser de Belgique et séjourne quelques mois à Vianden au Luxembourg où il écrit L’Année terrible. Sa fille Adèle est internée en hôpital psychiatrique en 1872 et son fils François-Victor meurt en 1873. Il publie son dernier roman Quatrevingt treize en 1874, et édite ses écrits politiques dans les recueils Actes et paroles en 1875. Son affection profonde pour ses deux petits-enfants Georges et Jeanne lui inspire L’art d’être grand-père (1877). En 1876, il est élu sénateur, sa gloire politique et littéraire est acquise. Victor Hugo meurt le 22 mai 1885, deux ans après Juliette Drouet. Ses funérailles au Panthéon à Paris sont accompagnées par 2 millions de personnes.

Autres écrits :

  • Poésie : Le Pape (1878), La Pitié Suprême (1879), L’Âne (1880), Religions et religion (1880), Les Quatre vents de l’esprit (1881), La Fin de Satan (1186 posthume), Dieu (1891 posthume)
  • Théâtre : Torquemada (1884), Le Théâtre en liberté (1886 posthume)
  • Essai : Histoire d’un crime (1877-1878)
Victor Hugo et ses petits enfants, photographie, Bibliothèque municipale de Besançon

Pour en savoir plus

Le groupe Hugo de l’Université Paris Diderot réunit les spécialistes de Victor Hugo et valorise l’actualité des recherches autour de l’oeuvre de Victor Hugo. Jean-Marc Hovasse, conseiller scientifique de la Maison Victor Hugo et directeur de recherches au CNRS, a écrit une biographie de référence sur Victor Hugo aux éditions Fayard (Tome 1 « Avant l’exil 1802-1851 », Tome 2 « Pendant l’exil 1851-1864 »).

La bande dessinée biographique de Bernard Swysen (Victor Hugo, Kennes Editions) illustre en images la vie de Victor Hugo.

 Et pour les enfants de 7 à 77 ans :